Une installation photovoltaïque pour un professionnel : combien ça coûte ?
Une installation photovoltaïque pour un professionnel : combien ça coûte ?
Laëtitia Coloré
Vous êtes une entreprise et vous envisagez d’installer des panneaux photovoltaïques pour produire votre propre électricité solaire ? Quel budget devez-vous prévoir ? Le prix d’une installation photovoltaïque pour un professionnel peut varier du simple au double. Il dépend de nombreux facteurs comme la puissance de l’installation, le nombre de panneaux solaires ou encore la distance séparant votre centrale solaire du réseau public d’électricité.
Pour calculer le montant de votre investissement, vous devez bien sûr prendre en compte le coût des panneaux solaires, mais aussi celui de l’onduleur, des batteries et du raccordement de votre installation photovoltaïque au réseau. La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez bénéficier d’aides financières. Dans tous les cas, il est incontournable de réaliser en amont une étude de faisabilité technique et financière pour évaluer la rentabilité de votre projet et faire les meilleurs choix techniques. Voici quelques échelles de prix pour vous aider à comparer les devis.
Combien coûtent les panneaux solaires pour les professionnels ?
Le prix moyen des panneaux solaires
En moyenne, la pose de panneaux photovoltaïques pour un professionnel coûte de 9 000 à 13 000 euros pour une installation de 3 kWc, et de 20 000 à 50 000 euros pour un projet plus ambitieux de 36 kWc. Ces tarifs incluent l’achat du matériel, la main-d’œuvre et les démarches administratives.
Mais comment expliquer ces fourchettes de prix très larges et ces coûts variant du simple au double ? Tout simplement parce que de nombreux facteurs influent sur le budget.
Les facteurs influant sur le coût des panneaux photovoltaïques
Le prix d’une installation photovoltaïque dépend principalement des choix techniques effectués.
Premier facteur influant les coûts : le choix des panneaux solaires. Les panneaux monocristallins et polycristallins dominent le marché. Les premiers seront plus chers à l’achat mais proposeront des rendements plus élevés de l’ordre de 16 à 24 %. Le prix total de l’installation varie ensuite en fonction du nombre de modules nécessaires pour atteindre la puissance de production solaire souhaitée. Mathématiquement, une centrale de 3 kWc reviendra moins cher qu’une centrale de 36 kWc ou de 100 kWc.
Deuxième critère à prendre en compte dans le calcul des coûts : la technique de pose. En toiture, vous pouvez opter pour l’intégration des panneaux solaires au bâti ou la surimposition. Longtemps privilégiée, l’intégration au bâti est une technique de moins en moins utilisée. Elle pose en effet la question de l’étanchéité. L’appel à un professionnel chevronné à la fois expert du photovoltaïque, étancheur et couvreur est une garantie contre les risques de fuite. Mais cela augmente les coûts de pose. La surimposition est une technique plus simple, consistant à poser les modules directement sur les tuiles. Si vous choisissez l’intégration des panneaux, il vous faudra compter entre 2 700 et 3 500 euros par kWc. Avec la surimposition, les prix descendent autour de 2 200 à 2 800 euros par kWc. Dernière solution pour optimiser votre investissement : opter pour une centrale solaire au sol. À la condition de disposer de foncier, cette alternative réduit les coûts de main-d’œuvre.
Onduleur et batterie : quel est leur prix ?
L’onduleur, l’indispensable d’une installation photovoltaïque
L’onduleur est l’élément incontournable de toute installation photovoltaïque. C’est ce boîtier à l’allure anodine qui rend l’électricité produite par les panneaux solaires utilisable. Il transforme le courant continu généré par les modules en courant alternatif. C’est lui aussi qui assure la sécurité de l’installation. Grâce à la « protection de découplage », il interrompt automatiquement la production s’il détecte une surcharge, un arc électrique ou un court-circuit.
Il existe plusieurs types d’onduleurs, de l’onduleur de chaîne, au micro-onduleur en passant par l’optimiseur. Une entreprise peut préférer les micro-onduleurs qui rendent les panneaux photovoltaïques indépendants les uns des autres. En cas de dysfonctionnement d’un module, le reste de l’installation peut continuer à produire. Ce choix sera cependant plus onéreux.
Côté tarifs, il existe plusieurs gammes d’onduleurs. La fourchette de prix varie de 600 à 3 000 euros.
La batterie pour optimiser son autoconsommation
Rien n’oblige à investir dans une batterie pour compléter son installation photovoltaïque. C’est un équipement facultatif néanmoins essentiel pour celui qui veut optimiser son autoconsommation. La batterie permet de stocker les surplus de production pour les réutiliser ultérieurement, par exemple en fin de soirée quand la luminosité baisse. Une nouvelle fois, on trouve sur le marché des batteries à des tarifs faisant le grand écart, de 150 à 5 000 euros ! Le prix dépend de la catégorie de la batterie (lithium, plomb ouvert, gel ou AMG), de ses caractéristiques techniques (tension et capacités de stockage) ou encore de son modèle et de sa marque.
Le raccordement : le coût qui peut tout changer !
Pourquoi raccorder son installation photovoltaïque au réseau ?
Raccorder son installation photovoltaïque au réseau public d’électricité ne revêt aucun caractère obligatoire. Mais pour une entreprise, c’est fortement conseillé. Et ce, même si vous avez fait le choix de l’autoconsommation. Le raccordement au réseau sécurise votre approvisionnement énergétique en cas de baisse de la production d’énergie solaire ou de défaillance du système. C’est un choix indispensable pour garantir la continuité de votre activité industrielle ou tertiaire.
Combien coûte le raccordement au réseau d’une centrale solaire pour un professionnel ?
Le coût du raccordement est loin d’être négligeable. Il peut facilement faire exploser un devis. Une fois encore, les tarifs varient dans une fourchette très large, comprise en moyenne entre 2 000 euros HT pour une installation de 36 kWc à 35 000 euros HT pour une centrale de 500 kWc. Ces montants prennent en compte la réfaction tarifaire de l’État de 60 %.
Le prix dépend de plusieurs critères :
- La puissance de la centrale solaire et le type de l’installation, monophasée ou triphasée.
- La distance séparant l’installation photovoltaïque et le réseau d’électricité et les éventuels travaux d’extension nécessaires.
- L’existence préalable ou non d’un branchement.
Existe-t-il des aides financières accessibles aux professionnels ?
Les professionnels bénéficient des mêmes aides financières que les particuliers, destinées à soutenir le développement des énergies renouvelables.
La prime à l’autoconsommation
La prime à l’autoconsommation existe depuis 2017. Elle s’adresse à tous les propriétaires d’installations photovoltaïques, particuliers et professionnels. Comme son nom l’indique, elle aide à financer les centrales solaires en autoconsommation partielle ou totale.
Pour en bénéficier, l’entreprise doit obligatoirement avoir raccordé son installation de production d’énergie solaire au réseau public d’électricité. À noter : la prime à l’autoconsommation ne concerne pas les centrales au sol et les installations dont la puissance est supérieure à 100 kWc.
Le montant de la prime varie en fonction de la puissance de l’installation. Fin 2022, il était fixé à :
- 430 €/kWc pour les installations dont la puissance est inférieure à 3 kWc.
- 320 €/kWc pour les installations entre 3 et 9 kWc.
- 180 €/kWc pour les installations entre 9 et 36 kWc.
- 90 €/kWc pour les installations entre 36 et 100 kWc.
La prime à l’autoconsommation est gérée par EDF Obligation d’Achat. Elle est donnée en 5 versements, répartis sur une durée de 5 ans. Si vous revendez votre électricité sur le réseau, vous la recevrez en même temps que les revenus générés par la vente de votre production solaire.
Le tarif d’achat de l’électricité
Si vous décidez de revendre une partie ou totalité de l’électricité solaire produite, vous bénéficiez d’un tarif d’achat réglementé par la loi. Les tarifs ont été mis à jour par arrêté le 28 juillet 2022 afin d’intégrer le gel de la décroissance tarifaire liée aux volumes jusqu’à fin 2022.
Le tarif d’achat de l’électricité solaire varie en fonction de la puissance de l’installation :
- entre 10,7 c€/kWh et 20,22 c€/kWh dans le cadre de la vente en totalité de la production.
- entre 6 et 10 c€/Wcdans le cadre de la vente des surplus de production.
Depuis octobre 2021, les tarifs d’achat réglementés sont aussi accessibles aux installations entre 100 et 500 kWc dans le cadre du guichet ouvert photovoltaïque. Pour en bénéficier, l’entreprise doit présenter un bilan carbone inférieur à 550 kg eq CO2/kWc.
L’aide au raccordement des installations photovoltaïques
Pour un professionnel, le coût de raccordement de l’installation photovoltaïque au réseau peut vite être dissuasif. Pour rendre accessibles les énergies renouvelables aux entreprises, l’État a mis en place le principe de réfaction, avec un taux de réfaction égal à 60 %. Concrètement, cela signifie que l’État prend en charge 60 % des coûts de raccordement des centrales dont la puissance n’excède pas 250 kWc. Au-delà d’autres mécanismes entrent en jeu.
Bon à savoir : le montant que vous voyez apparaître sur le devis de raccordement transmis par le gestionnaire de réseau Enedis prend déjà en compte la réfaction de 60 %.
Au vu de ces éléments, il est impossible de vous donner une idée précise du coût de votre future installation photovoltaïque. Il dépend de nombreux critères techniques liés aux choix que vous ferez pour optimiser vos rendements et rentabiliser votre investissement. Un seul conseil : n’hésitez pas à contacter plusieurs artisans RGE Reconnus Garant de l’Environnement afin de comparer les devis.
Sources des coûts des différents éléments d’une installation PV :
https://www.hellowatt.fr/panneaux-solaires-photovoltaiques/combien-coute-installation-photovoltaique
https://mypower.engie.fr/energie-solaire/conseils/batterie-panneau-solaire.html